Règne – Arnaud Codeville – Horreur post-apocalyptique
Ouh la claque ! Ça faisait longtemps - TRÈS LONGTEMPS ! - qu'un livre m'avait volé des heures de sommeil. Je suis du genre "lecteur tranquille", il me faut plusieurs soirs pour lire un roman... Là, deux soirs, et encore, j'aurais pu le dévorer en une nuit. Ce roman, c'est Règne de Arnaud Codeville. Et c'est encore un roman auto-édité, comme quoi certains clichés sont vraiment déconnants...
La quatrième de couverture
Une règle : Survivre
Quinze ans après l’Effondrement, l’humanité agonise dans un monde dévasté. La nature, devenue hostile, a repris ses droits.
Une petite communauté de survivants installée dans le sud-ouest de la France tente de se reconstruire sur les vestiges de la civilisation. Mais le manque de ressources, sans compter les menaces extérieures, mettent en péril leur existence.
Le moindre relâchement pourrait bien venir anéantir cet équilibre précaire…
Mon avis sur ce roman
J'ai sur-kiffé, c'est mon coup de cœur de l'année ! Il faut quand même bien attacher sa ceinture avant de partir dans cette lecture. L'immersion est totale, dans ce monde post-apo, avec l'impression glaçante d'être l'un des survivants au milieu de cette France dévastée et envahie de créatures monstrueuses. L'écriture est d'une très grande efficacité et le rythme... Quant au sadisme de l'auteur... Arnaud redéfinit à lui tout seul la notion de sadisme littéraire !
Bref, si tu kiffes le genre, go Go GO GOOOOO !
Style de l'auteur
Super écriture, hyper efficace, hyper immersive. Chaque mot est soigneusement choisi pour embarquer le lecteur et le transporter dans cet univers post-apocalyptique, à la manière d'un film, en pire.
Maîtrise de la langue
Perfect !
Personnages
On suit essentiellement Thomas dans sa quête de survie et - un peu - de rédemption. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il en chie. Et nous, lecteurs, on en chie aussi. Car rien n'est simple pour les personnages : leurs réactions sont complexes, tournées vers la survie, avec une bonne dose d'égoïsme. Et cela interroge le lecteur : serions-nous de meilleurs humains en de pareilles circonstances ? Entre traîtrise et culpabilité, amitié et détestation, nous sommes déchirés par la souffrance des personnages à la fois forts et fragiles. Et surtout, déterminés.
Univers
Il est certain que si le lecteur ne consent pas à la trêve d'incrédulité, il passera à côté de cette œuvre. S'il y consent... Quel régal ! Les bruits, les décors, les odeurs, tout y est et on s'y croirait ! Même les hormones, genre adrénaline. La cohérence est totale dans l'horreur, un peu à la façon de Je suis une légende (le film, je n'ai pas lu le livre, je sais, c'est un tort). Quant aux bestioles... J'avais l'impression qu'elles étaient là, avec moi, et ce n'est pas une sensation agréable MDR
Intrigue
Le style porte l'intrigue, et inversement. Impossible de lâcher ce bouquin ! Il faut tourner les pages, car il se passe toujours quelque chose et on veut tout savoir des secrets distillés. Jusqu'à la fin qui résonne en un "Ah ouais. Merde."
Originalité
Je ne lis plus beaucoup d'Horreur, et encore moins de post-apo. Les codes du genre sont là, et Règne ne les révolutionne pas. Par contre, ce traitement à la française et cette qualité d'immersion cinématographique, c'est du grand art, et ce n'est pas commun.
Ma conclusion : si vous êtes psychologiquement prêts, n'hésitez pas ! J'ai retrouvé les émotions éprouvées lors de ma première lecture du roman de James Herbert, Les Rats. Autant dire que c'est un méga compliment !
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(2 commentaires)
Le meilleur retour lu depuis la sortie de ce fabuleux roman ….
Tout le mérite en revient à l’auteur 😉
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